Deuxième de la série sur les marques de cigares cubains, nous nous perdons aujourd'hui dans le Hoyo de Monterrey.
Hoyo de Monterey c’est d’abord l’histoire d’une terre, dans un trou perdu de l’Ouest cubain. C’est le cas de le dire puisque la traduction littérale du mot « hoyo » est justement « trou ». Par extension, il s’agit en fait d’une trouée, une vallée dans cette région montagneuse de la Vuelta Abajo, où sont produit les meilleurs tabacs à cigares du monde.
Mais Hoyo de Monterey c’est aussi, comme souvent dans l’histoire des marques cubaines, une saga familiale à multiples épisodes, digne d’une série télévisée. Le personnage central, un espagnol originaire de Taragonne en Catalogne, s’appelle José Gener y Batet. Il arrive à Cuba un beau matin de 1831, à l’âge de 13 ans pour travailler avec son oncle qui exploite une plantation de tabac appelée « la Majagua » avec laquelle il produit des cigarillos du même nom pour le marché local. Tout va bien pendant un moment mais, avec l’âge, José développe une forte ambition. Il veut s’attaquer au monde et ce n’est pas avec des cigarillos qu’il y parviendra.
En 1850, il fonde donc une fabrique de cigares à La Havane, puis crée la marque « La Escepcion » pour le marché américain. A partir de là, les évènements vont s’enchaîner à un rythme effréné. Le succès de marque « La Escepcion » lui permet d’acquérir en 1860 une exploitation en Vuelta Abajo, nommée « Hoyo de Monterrey » dont on peut encore voir le portail aujourd’hui. Mais ce n’est que cinq ans plus tard qu’il crée la marque du même nom. A la différence de « La Escepcion », les cigares « Hoyo de Monterrey » sont plus doux et subtils, destinés au marché anglais.
En 1895, après 30 ans de gestion éclairée mais quasi-despotique, la Maison est une des plus florissantes de Cuba, avec 350 employés. C’est le moment que choisit José Gener pour mourir lors d’une de ses visites au pays natal. Sa fille Lutgarda Gener prend le relais mais ne parvient pas à résister aux pressions de la famille qui accorde la priorité aux exploitations sucrières. C’est sans surprise qu’en 1931, 100 ans après l’arrivée de José, les deux marques sont vendues à Fernando Palicio et Ramon Fernandez, qui exploitent déjà les marques Punch et Belinda.
A la fin des années 1940, Hoyo est choisie par Zino Davidoff pour produire sa fameuse série des châteaux, qu’il finira par récupérer sous sa propre marque en 1969.
Hoyo de Monterrey reste aujourd’hui une des principales marques de cigares cubains, avec une gamme relativement large de 18 vitoles, dont 3 séries limitées de très bonne facture: Particulares 2000 et 2001, Piramides 2003 (ci-dessous) et Epicure Especial 2004.
Les 6 vitoles de la série "Le Hoyo" (des Dieux, du Gourmet, du Maire, du Roi, du Prince et du Député, tout en Français) sont assez décevantes et ce n'est pas de son sein que sont issus les vaisseaux amiraux de la Maison : l’« Epicure n°2 », un Robusto fin et léger et surtout le « Double Corona », classique parmi les classiques, qui est un de mes cigares préférés, surtout avec quelques années de vieillissement.
Choisissez le plutôt en cabinet de 50 qu’en boîte de 25 et vous aurez le privilège de goûter l’une des plus belles réussites de l’art cigarier cubain. Fidèle à l’esprit de la marque, ce « Double Co » (photo ci-dessous) s’inscrit résolument dans la finesse plus que dans la puissance, tout en faisant montre d’une architecture exceptionnelle, ciselée, impressionnante de précision. A l’allumage, le cigare laisse son bénéficiaire s’installer calmement dans la dégustation, se laissant presque désirer. Avec une progressivité parfaitement maîtrisée, il commence à distiller ses arômes végétaux, d’abord presque floraux puis évoluant dans un registre boisé avant de s’enrichir encore de multiples sensations épicées. Le tout inspire un sentiment de rondeur et d’équilibre d’une grand élégance, qui permet de tenir la distance sans se sentir trop tôt rassasié.
Mais Hoyo de Monterey c’est aussi, comme souvent dans l’histoire des marques cubaines, une saga familiale à multiples épisodes, digne d’une série télévisée. Le personnage central, un espagnol originaire de Taragonne en Catalogne, s’appelle José Gener y Batet. Il arrive à Cuba un beau matin de 1831, à l’âge de 13 ans pour travailler avec son oncle qui exploite une plantation de tabac appelée « la Majagua » avec laquelle il produit des cigarillos du même nom pour le marché local. Tout va bien pendant un moment mais, avec l’âge, José développe une forte ambition. Il veut s’attaquer au monde et ce n’est pas avec des cigarillos qu’il y parviendra.
En 1850, il fonde donc une fabrique de cigares à La Havane, puis crée la marque « La Escepcion » pour le marché américain. A partir de là, les évènements vont s’enchaîner à un rythme effréné. Le succès de marque « La Escepcion » lui permet d’acquérir en 1860 une exploitation en Vuelta Abajo, nommée « Hoyo de Monterrey » dont on peut encore voir le portail aujourd’hui. Mais ce n’est que cinq ans plus tard qu’il crée la marque du même nom. A la différence de « La Escepcion », les cigares « Hoyo de Monterrey » sont plus doux et subtils, destinés au marché anglais.
En 1895, après 30 ans de gestion éclairée mais quasi-despotique, la Maison est une des plus florissantes de Cuba, avec 350 employés. C’est le moment que choisit José Gener pour mourir lors d’une de ses visites au pays natal. Sa fille Lutgarda Gener prend le relais mais ne parvient pas à résister aux pressions de la famille qui accorde la priorité aux exploitations sucrières. C’est sans surprise qu’en 1931, 100 ans après l’arrivée de José, les deux marques sont vendues à Fernando Palicio et Ramon Fernandez, qui exploitent déjà les marques Punch et Belinda.
A la fin des années 1940, Hoyo est choisie par Zino Davidoff pour produire sa fameuse série des châteaux, qu’il finira par récupérer sous sa propre marque en 1969.
Hoyo de Monterrey reste aujourd’hui une des principales marques de cigares cubains, avec une gamme relativement large de 18 vitoles, dont 3 séries limitées de très bonne facture: Particulares 2000 et 2001, Piramides 2003 (ci-dessous) et Epicure Especial 2004.
Les 6 vitoles de la série "Le Hoyo" (des Dieux, du Gourmet, du Maire, du Roi, du Prince et du Député, tout en Français) sont assez décevantes et ce n'est pas de son sein que sont issus les vaisseaux amiraux de la Maison : l’« Epicure n°2 », un Robusto fin et léger et surtout le « Double Corona », classique parmi les classiques, qui est un de mes cigares préférés, surtout avec quelques années de vieillissement.
Choisissez le plutôt en cabinet de 50 qu’en boîte de 25 et vous aurez le privilège de goûter l’une des plus belles réussites de l’art cigarier cubain. Fidèle à l’esprit de la marque, ce « Double Co » (photo ci-dessous) s’inscrit résolument dans la finesse plus que dans la puissance, tout en faisant montre d’une architecture exceptionnelle, ciselée, impressionnante de précision. A l’allumage, le cigare laisse son bénéficiaire s’installer calmement dans la dégustation, se laissant presque désirer. Avec une progressivité parfaitement maîtrisée, il commence à distiller ses arômes végétaux, d’abord presque floraux puis évoluant dans un registre boisé avant de s’enrichir encore de multiples sensations épicées. Le tout inspire un sentiment de rondeur et d’équilibre d’une grand élégance, qui permet de tenir la distance sans se sentir trop tôt rassasié.
Une fois n’est pas coutume, nous recommandons l’accompagnement d’un vieux rhum cubain (en général, j’ai une nette préférence pour les rhums agricoles martiniquais). Sa douceur et son côté un peu sucré, qui nous agacent avec une vitole qui a du vrai répondant, sont ce qu’il faut boire avec un Hoyo. Sans pour autant, bien sûr, en boire comme un «hoyo».
Conformément à la Loi Evin 91-32, je vous rappelle que "Fumer provoque des maladies graves" et que "Fumer tue"